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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 19:48

 

J'ai décris dans des articles précèdents quelques phénomènes hypnotiques dont :

 

 

Un ensemble d'autres phénomènes que je détaillerai dans les articles suivants ont été relevés et sont utilisés pour tester la suggestibilité hypnotique (hypnotisabilité) des sujets :

 

 

Il s'agit entre autres de :

 

 

  • L'amnésie (perte de mémoire par suggestion ou perte de mémoire spontannée de ce qui s'est passé durant la séance)

 

  • L'hypermnésie (mémoire décuplée lors de la séance et permettant de retrouver des souvenirs)

 

  • L'anesthésie (insensibilité à la douleur d'une partie du corps par exemple)

 

  • Somnambulisme (capacité à effectuer des actions sans en avoir conscience)

 

  • Hallucinations positives (perception visuelle, auditive ou kinesthésique de quelque chose qui n'existe pas et qui est suggéré)

 

  • Hallucinations négatives (non perception, visuelle, auditive ou kinesthésique de quelque chose qui existe)

 

  • Distorsion du temps (Perception inhabituelle du temps qui s'écoule)

 

  • Sensations de Chaud et de Froid (impression sous suggestion de chaleur ou d'un partie du corps gelée par exemple)

 

  • Suggestions post-hypnotiques (Tendance à effectuer des actions prescrites durant l'hypnose ou à prendre pour "vraies" des suggestions qui ont pu être faites en transe.

 

  • etc. 

 

 

Tous les sujets hypnotisables ne vont pas forcément être "capables" de présenter l'ensemble des phénomènes sous suggestion en transe mais vont en présenter certains.  Le thérapeute doit repérer les tendances des sujets à présenter facilement certains phénomènes pour pouvoir ensuite les utiliser habilement dans le cadre de la séance. 

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2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 19:47

 

La Régression en âge est un phénomène qui semble assez extraordinaire. Elle peut être spontanée ou provoquée. Généralement lorsqu’elle est provoquée, c’est pour aller rechercher un traumatisme originel supposé, et le traiter par distanciation émotionnelle.

 

Une technique  utilisée par les hypnothérapeutes, appelée RHV (Reconstruction d’Histoire de Vie) consiste à aller retravailler les traces émotionnelles laissées par un événement douloureux du passé. Il est demandé au Patient avant l’induction hypnotique de repenser à un traumatisme,  à une façon d'être très génante et involontaire, à un problème qui tend à se représenter de façon récurrente et dont le Patient aimerait se débarasser.  


Ensuite, peu après l’induction, le thérapeute va demander au Sujet de se souvenir d'une situation récente où le  problème s'est présenté et puis en utilisant des ponts émotionnels kinesthésiques va tenter une régression en âge pour voir si un problème de même nature émotionnelle s’est présenté avant celui dont il est aujourd'hui question.

 

Le thérapeute va bien noter à chaque fois les étapes de la Régression comme autant de paliers vers les profondeurs du Passé : "Et avant" (Palier 1) … "Encore avant" (Palier N) etc…

 

Une fois que le problème source supposé sera identifié (car la régression ne semble plus possible) il pourra être alors traité avec le processus de désensibilisation adéquat. Puis cela fait, la personne sera ramenée à son âge d’origine en suivant excatement les mêmes paliers - que ceux qui avaient été identifiés -  lors de la descente et en vérifiant bien qu'à chaque palier tout va bien pour progresser et retrouver l'âge d'origine.

 

Il m’est arrivé souvent des choses surprenantes avec cette méthode.  De voir des personnes qui régressaient à l’état embryonnaire et prenaient une position foetale, ou d’autres qui avaient été élevées dans une langue maternelle autre que le français et qui parlaient de cette manière. Des voix et des mimiques d’enfants surgissaient des tréfonds de la personne.  C’était impressionnant.  Les « enfants » me racontaient leur problème actuel en tremblant, pleins de leur émotion origine. Et spontanément je leur parlais doucement en les rassurant, en convoquant par dissociation si nécessaire leur moi adulte pour aller rassurer l’enfant, le prendre et le serrer dans les bras, l’embrasser et lui expliquer qu’il a fait pour le mieux par rapport à la situation traumatisante… Des fois c'était très difficile pour moi de ne pas être submergé par l'émotion de la découverte d'un traumatisme très grave (suicide d'un parent, viol etc.).

 

L'objectif  visé par  le thérapeute dans cette pratique est que la personne puisse guérir

1/ en modifiant les émotions associées à l'événement (distanciation),

2/en acceptant ce qui s'est passé sans l'éviter et le nier,

3/ en se pardonnant d'avoir réagit comme elle l'a faite à l'époque (même si paradoxalement on peut penser que la personne n'a absolumment rien à se reprocher dans la majorité des cas la personne s'en veut de ne pas avoir réagit alors différemment) ,

 

 

J’ai pratiqué à titre personnel plusieurs régressions pour traiter des problèmes personnels liés à une adolescence difficile. L’évocation de ces problèmes suite à ces régressions ne m’est plus du tout douloureuse. A peine perceptible émotionnellement. C’est comme si des traces gênantes avaient été effacées et ne provoquaient plus aucune réaction. Ne subsiste plus qu’une considération distante des évènements, relativement neutre, comme s’il s’agissait d’ailleurs de quelqu’un d’autre.

 

 

La Régression en Age est par contre un exercice très délicat et potentiellement dangereux. Je ne le pratique plus et ne le recommande pas pour les raisons suivantes (un cher ami m'a de plus incité récemment à insister sur cette prudence) : 


  • Ce que le sujet vit au cours de la régression n'est pas nécessairement fait d'évènements passés revécus fidèlement, mais plutôt une reconstitution basée sur la mémoire (faillible et malléable) du sujet et sur les suggestions éventuelles du thérapeute (ou d'autres personnes). Il peut toujours y avoir le risque de faire émerger des faux souvenirs, des croyances latentes, et on ne compte plus les cas d'enfants ayant accusé à tort leurs parents ou proches d'inceste etc. C'est ce qu'on a appelé le FMS (False Memory Syndrom).

 

  • Le vécu traumatique si il est mal géré (distanciation émotionnelle insuffisante) peut être ré-ancré encore plus fortement.

 

  • Les seuls véritables problèmes de « décompensation psychique» que j’ai pu constater en plusieurs années de pratique de l’hypnose l’ont été suite  à des régressions en âge spontanées ou provoquées,  qui ont été mal gérées.  

 

Comme je l’ai dit dans d’autres posts, l’hypnose est un outil très puissant qui peut faire des miracles dans de nombreux cas comme des dégâts si mal pilotée.  Les technique de régression sont à mon sens potentiellement dangereuses pour les raisons explicitées ci-dessus et si l'on applique un principe de précaution elles ne devraient  pas être utilisées par les thérapeutes avertis - même si dans un bon nombre de cas elles peuvent s'avérer bénéfiques. 

 

Enfin, l'hypnose peut provoquer des régressions spontannées et je me suis demandé si l'état de "transe"très  naturel pour les enfants n'était pas en soi un puissant ancrage qui faisait que "vécu" à l'état adulte il pouvait naturellement avoir tendance à faire régresser vers cette enfance rêveuse si propice à la transe .

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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 19:50

 

Cette article est le premier d’une série concernant les phénomènes hypnotiques tant au niveau de l’hypnotiseur pour les avoir provoqués, qu’au niveau de l’hypnotisé pour les avoir vécus. 

 

La lévitation du bras est l’un des phénomènes les plus spectaculaires en hypnose. Je l’ai souvent provoquée alors que le sujet était debout devant moi peu après que l’induction hypnotique ait été réalisée.  Alors que le sujet est entré dans une transe qui peut être encore légère, on peut commencer à lui suggérer des sensations de légèreté dans les mains, l’une où l’autre, ou les deux... et une fois que cette sensation est ressentie et perceptible par un léger décollement ou des micro-mouvements des doigts, on peut continuer à amplifier cette légèreté par contagion par suggestion et ratification.  Par exemple : « Et ce peut être...dans la main droite ou dans la main gauche… ou les deux… dans n’importe quelle main…une  légèreté…légère... qui peut venir de l’avant bras…léger…. du bras tout entier… comme quand on flotte dans une piscine…légèrement… oui (la main s’est un peut décollée) … sentir cela…léger...oui…le bras qui se décolle… … à son propre rythme…de plus en plus léger… et qui continue à s’élever...comme si un fil invisible le tirait vers le haut…de plus en plus haut léger… oui… Etc… »

 

Parfois je peux suggérer à la personne qu’elle vole comme un oiseau. Et quand les ailes se déploient et qu’il est debout devant moi les yeux fermés, je suggère parfois qu’il sent l’air sous ses ailes et – truc rigolo – j’agite ma main sous la sienne pour qu’il y ait vraiment de l’air en mouvement dessous.

 

Selon les sujets la lévitation du bras ou des deux bras peut être très facile ou non. Il y a selon les cas des prédispositions à présenter les différents phénomènes et un bon hypnotiseur doit pouvoir repérer la prédisposition et l’utiliser.Ne pas s'entêter surtout si le Sujet est plus prédisposé à la lourdeur qu'à la légéreté.

 

Pour les sujets bien prédisposés, la lévitation du bras en hypnose peut être utilisée pour suggérer un approfondissement de la transe « Et au fur et à mesure que ce bras s’élève…la transe est de plus en plus profonde… » ou « Et lorsque la main touchera le visage vous entrerez encore plus profondément en transe ».

 

La lévitation du bras est utilisée dans la méthode de Rossi pour résoudre une situation, un problème, trouver une solution, tendre vers un futur désirable etc…  Durant la montée du bras, il est suggéré de visualiser la situation à résoudre, de s’y replonger en retrouvant toutes les sensations d’origines visuelles, auditives, kinesthésiques, utiles - c'est une phase de collecte. Puis durant la descente du bras la résolution se fait avec la visualisation de l’état désiré, l’intégration kinesthésique, émotionnelle, l’intégration des ressources utiles et nécessaires propres à l'état cible. Cette méthode de résolution générique peut être appliquée à un grand nombre de domaines.  Elle est simple et efficace. Le corps va pouvoir intègrer les émotions associées à la résolution, à la situation rêvée, à son rythme, celui du bras qui redescend.  Cela peut parfois durer plusieurs minutes et il m’est arrivé de voir des parcours de bras et de mains pour le moins surprenants.Circonvolutions.

 

En tant que sujet, ce qui m’a le plus surpris lors de ma première lévitation ça a été de sentir ces bras - comme s'ils avaient leur propre vie, indépendante de ma volonté - inconscients - se lever tout seul sans aucun effort. A ma grande surprise mes mains et mes bras ont pris leur propre trajet inattendu et les mouvements notamment lors de la redescente étaient imprévisibles . Pas vraiment  fluides et réguliers comme dans le mouvement controllé mais pouvaient parfois dans certaines « zones » être comme saccadés.

 

Lorsque l’on est habitué à conduire des séances d’autohypnose, la lévitation du bras peut être aussi utilisée comme moyen habituel pour entrer dans une transe profonde.  Après une induction simple (spirale sensorielle par exemple) faite de descriptions de l' expérience courant visuelle, puis auditive, puis kinesthésique puis etc… On peut fermer les yeux et sentir quelle main est la plus légère des deux, se faire la suggestion que cette main,  la plus légère va s’élever etc…

 

Avec l’habitude cette méthode permet de se placer rapidement en transe et je l’utilise souvent pour me sentir très présent en des lieux où je souhaite trouver par la transe une qualité de présence sensible extra ordinaire, hyper sensorielle.

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20 octobre 2010 3 20 /10 /octobre /2010 19:52

 

Le Signaling est une technique utilisée en hypnose pour communiquer grâce à des mouvements automatiques inconscients du sujet – appelés mouvements idéomoteurs.  L’avantage du signaling sur la parole est que le fait de devoir parler tend à sortir le sujet de l’état de transe alors que les mouvements des doigts par exemple ne nécessitent aucun effort conscient. En général, le Signaling est mis en place au niveau des doigts du sujet peu après la phase d’induction (mise en transe) de la façon suivante :


Une fois donc que la transe a été induite, on peut suggérer au sujet que ses doigts vont lui permettre de communiquer et qu’un doigt en particulier, va bouger pour signifier oui. De penser intensément au « Oui » et qu’un doigt, ce peut être n’importe lequel, de la main gauche ou de la main droite, va bouger pour dire « oui »… (attendre)… 


Une fois que le doigt a bougé, repérer bien ce doigt pour la suite et remercier « je remercie l’Inconscient de X d’avoir clairement montré le signal « oui »… »


Puis on va suggérer qu’un autre doigt, n’importe lequel va bouger pour signifier « non » (répéter le même processus).


Et enfin qu’un autre doigt ou autre chose va signifier « je ne sais pas » ou « je ne comprends pas » ou « j’ai besoin d’aide ». (Parfois plusieurs doigts peuvent se lever en même temps).


Le signaling mis en place va ensuite permettre au thérapeute de poser des questions simples au sujet, dont la réponse possible est « oui » ou « non » ou « je ne sais pas ».  Ce moyen est utile pour valider que les différentes étapes des processus structurés hypnotiques, comme certains protocoles PNL (Recadrage, Traumas, Générateur de nouveaux comportements etc.) se sont bien déroulés et que le rythme du Sujet est bien respecté.

 

Permettre de vérifier aussi que le sujet (ou plutôt son Inconscient) a bien trouvé « la matière » sur laquelle effectuer un travail de distanciation émotionnelle, comme un souvenir traumatique par exemple.  De permettre aussi au sujet d’exprimer une difficulté à progresser dans le travail thérapeutique. Le thérapeute, riche de cette possibilité de communication, va alors pouvoir ralentir, progresser, ré-essayer autre chose, s'adapter au mieux au Sujet et progresser avec son assentiment profond, inconscient.


Le signaling est vraiment étonnant pour le thérapeute. Souvent la communication du Sujet – qui peut être surprenante car inattendue  – s’avère à postériori extrêmement pertinente. On découvrira par exemple qu'une réponse "non" ou "je ne sais pas", alors que l'on s'attendait à un "oui" révèle que le thérapeute a pu commettre une erreur basique, utiliser un language ambigu ou se tromper carrément dans sa formulation.  

 

Plus que jamais le thérapeute doit être lors d’une séance, très centré sur l’observation et la synchronisation avec le Sujet et pouvoir complètement s’affranchir de ses propres objectifs ou projection (comme celles qui consistent à vouloir par exemple absolument constater un phénomène hypnotique particulier). Cf "L'égo du thérapeute".

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17 octobre 2010 7 17 /10 /octobre /2010 13:51

 

Lors d'une induction hypnotique ou alors que le Patient est déjà en transe, il est intéressant de noter les signes divers qui montrent que le sujet est effectivement dans un état "différent" de celui de la veille ou du sommeil classique.


 

Les signes sont généralement les suivants mais peuvent varier d'un sujet à l'autre qui peut en présenter seulement certains mais pas tous. Nombre de ces signaux sont communs aux états de relaxation classiques mais d'autres ont des particularité bien singulières :


 

  • Relachement, musculaire. Flacidité. Les muscles sont totalement relachés. Notamment ceux visibles du visage qui peut sembler plus "lisse" qu'à son habitude. La tonicité générale de la personne se modifie progressivement.


  • Respiration plus profonde. Le rythme de la respiration se ralentit et la respiration peut se faire "plus basse", c'est à dire qu'une respiration "haute" de l'état de veille (partant de la gorge par exemple) peut descendre plus profondément en transe (plexus ou abdominale par exemple). 


  • Battement des paupières.  Visibles notamment lors de l'induction lorsqu'il est suggéré au sujet que la transe peut advenir, la relaxation se faire profonde, les yeux se fermer... ou non...


  • Symétrie du visage. Lors de notre état de veille classique notre visage est généralement disymétrique. Les différences entre les deux moitiés latérales du visage tendent à s'estomper fortement en état de transe. Il est à noter par ailleurs que les personnes qui entretiennent régulièrement leurs pratiques de transe (méditation, yoga, auto-hypnose etc.) ont leur visage qui se "re-symétrise" et se lisse progressivement dans le temps. 


  • Mouvement des yeux sous les paupières.  Comme durant le sommeil, les yeux semblent "se promener" derrière les paupières. Les globes occulaires se déplacent (plutôt en mouvements vers le haut si le sujet est Visuel, mouvements au centre si le sujet est Auditif, vers le bas si le Sujet a une prédisposition Kinesthésique). 


  • Mouvement des yeux rapides derrière les paupières (de type REM - Rapid Eyes Movements). On observe ces mouvements durant les rêves. Et ils sont très fréquents lorsque le sujet descend en transe plus profonde. Pour ma part ils sont systèmatiques lorsque je "rentre" en état hypnotique.


  • Déglutition (avalement de salive) . Elle se produit en général durant des phases "d'acceptation" ou "d'intégration". La personne "accepte" d'entrer en transe, la personne "accepte" un changement qui s'est produit, ou constate la fin "d'une expérience" et veut en "retenir" l'apprentissage.  Je vérifie souvent, avant de "ramener" une personne à l'état de veille normale que l'intégration des expériences utiles de la séance à bien eu lieu, par ce biais. 


  • Mouvements inconscients. Il vont de pair avec la "neutralisation" de l'esprit Conscient, mis au repos comme un spectateur d'une autre partie de lui même, libérée. Souvent ces mouvements sont très visibles au niveau des doigts de la main qui vont aussi pouvoir être mis à contribution lors du Signaling (technique qui consiste à répondre aux question de l'hypnotiseur par des signaux "involontaires" des doigts signifiant "oui", "non", "je ne sais pas". Les mouvements inconscients peuvent beaucoup varier d'un sujet à l'autre parfois être très discrets (léger mouvement involontaire, frisson) ou être très spectaculaires. Il m'est arrivé d'avoir des patients pris de soubresauts corporels, de tremblements violents et de mouvements incontrolés dignes d'une séance d'exorcisme pouvant faire l'objet d'un reportage sur le paranormal à une heure d'écoute tardive sur Arte.


  • Dilatation des pupilles - regard défocalisé. Visible lorsque le sujet est en état hypnotique "les yeux ouverts". C'est une expérience très particulière pour le thérapeute d'hypnotiser un sujet les yeux ouverts. Le regard du Sujet est alors "non focal", grand ouvert, et les pupilles très dilatées comme celles des enfants.


  • Larmes.  Ces larmes n'ont rien à voir avec un contenu émotionnel et peuvent parfois se présenter au niveau d'un seul oeil. Elles se constatent losque le sujet "sort de transe". Un oeil ou les yeux peuvent alors être très humides alors que la séance était particulièrement joyeuse.


  • Autres signaux possibles :
    • Modification de la fréquence du rythme cardiaque.
    • Changement de la couleur de peau
    • Rigidité de certaines parties du corps ou postures différentes  à celles habituelles (par exemple la tête peut partir en arrière pour certains, ou la nuque et la tête très alignées avec la colonne vertébrale pour d'autres etc...
    • Enflement de la lèvre inférieure
    • Immobilité totale
    • ... (cette liste est non exhaustive et des manifestations spécifiques à certaines personnes particulières (idiosyncratiques) peuvent se produire.


 

La capacité à "repérer" les signaux indicateurs de transe est utile pour approfondir la transe et améliorer sa qualité. Caler sa voix sur la respiration de la personne par exemple, ou encore ratifier un phénomène particulier comme un mouvement pour l'utiliser opportunément comme métaphore utile de l'expérience hypnotique, prouvant ansi la "réalité du phénomène hypnotique" et la conviction ainsi obtenue crééant, amplifiant la transe par un phénomène auto-amplificateur.

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 21:08

Le terme "Lacher-Prise" est couramment utilisé lorsque l'on parle d'hypnose ou plus précisemment de la transe hypnotique.

 

Un grand nombre de pratiques spirituelles transculturelles visent à atteindre cette transe libératrice qui permet de se ressourcer, de s'abandonner, dans un état de confiance bienveillante. Les poids peuvent alors être déposés : ceux de la pression quotidienne, ceux de la culpabilité, ceux de la souffrance en général.

 

Les inductions des différents rituels, qui sollicitent les sens (cérémonie religieuse) et éventuellement les corps (yoga, respiration, méditation...) permettent d'atteindre cet état si différent, à la frontière de l'éveil et du rêve, où le corps est pleinement accepté,  le présent subjectif immédiat intensément vécu. Souvent les émotions, trop longtemps contenues, se libérent telles des digues trop pleines qui rompent .

 

Quelle que soit la religion, la pratique spirituelle ou médicale utilisée, l'état de "lâcher prise" obtenu s'avère bénéfique.

 

Le mal-être émotionnel durable est traduit corporellement en "noeuds" divers, blocages et fermetures dans le corps (tête, gorge, plexus, intestins, épaules, coeur, etc.) qui empêchent une bonne circulation des différents flux dans ce corps.  Le "lâcher-prise" est comme un déverouillage où durant un certain laps de temps - sous la bienveillance reposante d'une autorité ou d'une entité supérieure en laquelle le sujet place toute sa confiance - il est permis d'être entièrement soi, sans masque, et au corps libéré, aux émotions affleurantes, de s'exprimer pleinement.

 

C'est un soulagement, parfois violent, durant lequel une circulation va pouvoir se faire plus fluide et décharger les tensions.

 

La pratique de lâcher-prise doit être néanmoins provisoire et alterner régulièrement avec la confrontation au monde réel. Elle ne doit pas constituer un refuge permanent, comme une drogue, mais un havre de paix permettant de se recharger en énergie pour favoriser une meilleure adaptation au monde.

 

L'hypnose est la pratique thérapeutique par excellence qui va utiliser au mieux cet état de "lâcher-prise", en faisant évoluer - le temps de la transe - le patient dans un cadre dans lequel il va pouvoir donner pleinement libre-cours à sa spontanéité, sa créativité enfantine retrouvée, à ses émotions, à son corps, sans la chappe contraignante de la conscience controllante. Le patient  va pouvoir jouer, s'essayer à de nouvelles situations, exprimer ses émotions et, si besoin les mettre à distance calmement. Le thérapeute va aider, comme un guide, le patient à aller à la rencontre de ses émotions profondes, souvent refoulées, à les accepter comme autant de messages utiles, à retrouver une meilleure communication avec son corps, une acceptation bienveillante de soi-même, s'affranchissant des reproches, de la culpabilité, de la peur ou de la colère. 

 

C'est cette acceptation qui va libérer les tensions, les décharger (parfois de façon inconfortable pour un temps) pour aboutir ensuite à un apaisement plus durable, à un meilleur équilibre, retrouvé.

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16 septembre 2010 4 16 /09 /septembre /2010 18:24

 

Après quelques années de pratique, le pire obstacle au développement d’un thérapeute me semble être son EGO. C'est-à-dire l’image que le thérapeute a de lui-même, ses croyances, ses attentes, ses présupposés sur la personne du Patient, sur ce qui devrait forcément se produire dans une séance d’hypnose.


Pour illustrer, admettons qu’un hypno-thérapeute, en séance, veuille utiliser la méthode de Rossi qui utilise et métaphorise la lévitation du bras (légèreté et envol) – la montée et la descente - pour résoudre un problème que le  Patient a présenté.


 Une fois l’induction hypnotique correctement réalisée, le patient peut être sollicité pour répondre à des suggestions de légèreté telles que : « Et une main…la gauche ou la droite…ce peut être un doigt…n’importe lequel…léger…ressent la légèreté… à gauche ou à droite… la main légère… légère comme un ballon…comme si le poignet été tiré… par un fil…et l’avant-bras…léger…etc. ».


Si l’hypno-thérapeute constate qu’effectivement il y a mouvement d’une main, qui se décolle ou a tendance à se décoller légèrement, il peut continuer tranquillement en ratifiant l’apparition du phénomène « oui… légère… de plus en plus légère… » et amplifier progressivement la lévitation de la main et du bras jusqu’à une levée totale, les amenant là où l’inconscient  du sujet le voudra bien.


Si la main reste immobile, le thérapeute doit absolument « gommer son attente » et son égo, pour passer opportunément à autre chose, sans frustration par rapport à une attente donnée. Le Patient semble par exemple « lourdement » endormi et son bras lourd ne décolle pas d’un iota ?, la transe pourra alors être approfondie en utilisant le sentiment de  lourdeur, ou une descente encore plus profonde.


Le thérapeute doit donc pouvoir, complètement neutraliser son attente, être lui-même dans une transe légère propice à la libération de son intuition. Ne pas faire une affaire « personnelle » de la résolution du problème du patient ou de l’atteinte d’un objectif particulier tel qu’un phénomène hypnotique indubitable.


Un thérapeute qui s’entêterait à tenter de « faire monter » le bras et à rester fixé sur l’objectif de produire absolument la lévitation, n’aurait rien compris de l’esprit de l’hypnose ericksonienne dont le but est d’obtenir  une excellente communication interpersonnelle (dite d’inconscient à inconscient) pour subtilement pouvoir guider le Patient au sein d’un Processus Thérapeutique formel, sans le brusquer, en respectant toutes ses manifestations conscientes et inconscientes, à son propre rythme, et en utilisant au mieux ce qui se présente quel que soit le contenu subjectif proposé et les manifestations émotionnelles ou corporelles associées.

 

Souvent, les hypno-thérapeutes  « débutants », prisonniers de leur égo, tentent de se prouver qu’ils sont capables d’hypnotiser réellement, profondément, – oubliant et gâchant potentiellement le processus thérapeutique et l’esprit de la séance qui est de demeurer au service du Patient en étant très respectueux de son rythme interne pour s’assurer de la collaboration ultérieure de « toutes ses parties » constitutives.


Le thérapeute doit tout au long de la séance ne garder que quelques présupposés en tête qui constituent  le cadre, le support de sa pratique :


Il ne dirige pas, il accompagne, éventuellement plante un décor mais laisse le Patient évoluer le plus librement possible dans ce décor.


La transe, va permette – en dé-potentialisant le conscient, spectateur passif - de dialoguer avec une autre « Partie » de la personne, généralement nommée l’Inconscient, et qui est animée d’Intentions Positives. Ces Intentions ont pu à un moment de la vie du Patient générer des comportements qui l’ont sauvegardé mais qui peuvent se révéler mal adaptés au présent. Il s’agit pendant la séance, avec la coopération de l’inconscient, de permettre la mise en place de nouveaux comportements mieux adaptés.


La forme utilisée en hypnose éricksonienne (procédures) est importante et doit être respectée. Le thérapeute encadre, suit les étapes d’un processus mais c’est le Patient qui y place le Contenu spontané que son Inconscient va générer.  Ce qui se présente doit être pris et utilisé comme un matériau utile, et hors de tout préjugé. Le thérapeute ne doit absolument pas interférer dans la production de contenu précis – et donc réduire totalement ses attentes et ses projections en terme de contenu.


C’est le Patient qui résout ses  propres problèmes à son rythme, en particulier grâce au contenu subjectif qu’il va générer et qui va permettre un travail émotionnel propre à une meilleure adaptation.  Le thérapeute ne propose qu’une structure formelle au sein de laquelle il va accompagner le Patient.


Toute séance d'hypnose ericksonienne, au sein d'une structure formelle, est un acte de création. Le thérapeute va préparer la toile, les pinceaux, la peinture. Le Patient va "peindre" très librement son oeuvre libératoire, sous le regard bienveillant du thérapeute.

 

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11 septembre 2010 6 11 /09 /septembre /2010 11:50

Dans la vie courante, nous faisons beaucoup de choses automatiquement et sans aucune conscience. Des gestes par exemple habituels. Une suite de comportements automatiques.

 

 

La rupture de pattern consiste a introduire dans une séquence habituelle, quelque chose d'incohérent - une rupture dans la forme - qui place le Patient soit en état de confusion (et ceci par exemple pour effectuer une induction hypnotique extrêmement rapide) ou alors pour que la personne prenne conscience (conscientise) quelque chose qui se faisait inconsciemment par habitude et puisse, parcequ'elle en a pris conscience avoir la liberté d'arrêter la séquence habituelle.

 

 

Prenons deux exemples, "la poignée de main" et, pour un fumeur, "fumer une cigarette".

 

 

1/ La poignée de main.

 

Lorsqu'on serre la main de quelqu'un, généralement on lui tend la main et on s'attend à ce que l'autre fasse de même en un mouvement quasi-automatique. En même temps par exemple, on regarde l'autre en souriant et en prononçant un habituel "bonjour" ou "comment vas tu ?" etc...

 

Si la personne qui serre la main de façon habituelle, ne "trouve rien" au bout de son mouvement, pas la main droite de l'Autre attendue comme une évidence mais quelque chose de différent comme "rien du tout" ou alors une attitude absolument inhabituelle - par exemple la main gauche de l'autre personne lui saisissant le poignée, le lui levant jusqu'au visage et lui disant naturellement et avec évidence "regarde...ferme les yeux" - celle-ci va se retrouver un très cours instant dans un état mental de forte confusion (avec mise en doute de la cohérence de la Réalité qui se présente à lui) et se raccrocher à une autre réalité opportuniste, interrompant la confusion déstabilisatrice.  L'hypnotiseur, s'il est très habile, peut alors se saisir rapidement de cet instant de confusion (inférieur à une seconde) pour se mettre en guidage sur son sujet.

 

Erickson s'amusait beaucoup avec ces techniques, saisissant les poignés de ses interlocuteurs dans les salles d'attente d'aéroports en leur demandant l'heure et en regardant directement leurs montres en les félicitants, et puis en les laissant ainsi confusionné par "l'inattendu", le bras en catalepsie.

 

 

2/ La cigarette

 

Un fumeur a une séquence habituelle pour sortir son paquet de cigarette, prendre une cigarette, son briquet, l'allumer, la tenir entre ses doigts etc...

 

Lors de fin de séances de sevrage tabagique, alors que la personne est sortie de transe, mais demeure encore un peu confusionnée, je lui demande systématiquement : "Comment tenais tu ta cigarette, avant. Fais le geste et montre moi les doigts qui tenaient."

La personne me montre, les yeux un peu écarquillés, ses doigts comme s'ils tenaient la cigarette et je lui dis "Si jamais, un jour tu refumes une cigarette, tiens là comme cela" (et je change les doigts).

 

Ceci afin d'introduire dans une séquence habituelle du fumeur, quelque chose d'incongru, qui aura pour effet de lui permettre de prendre conscience - de façon bizarre - de la chose. Et c'est sûr que dans ces conditions, la cigarette (si elle était fumée) n'aurait pas du tout le même goût.

 

 

La Rupture de Pattern, notamment pour les inductions demande un bon entrainement, un fort pouvoir de conviction, et surtout une "fluidité" parfaite car l'alternative proposée dans la courte période de confusion entre un "mais qu'est ce que tu me fais ?" et une acceptation passive réside dans une forme de communication rassurante et plus satisfaisante pour l'hypnotisé.

 

Personnellement, je n'ai réussi une rupture de Pattern de type "poignée de main" que deux fois et alors que les personnes étaient déjà sérieusement confusionnées après des sorties de transe.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 11:47

Ces dernières années, un certain nombre de laboratoires ont retiré du marché des médicaments des molécules prometteuses car celles-ci ne démontraient pas de meilleurs résultats aux tests les opposant à des Placebos (produits neutres). Dans les deux cas, souvent, la situation des malades s’améliorait notablement, mais le pourcentage de réussite ne différait pas entre la « molécule  active » et le « Placebo », le Placebo dépassant même parfois la molécule active.

 

Et ceci dans diverses maladies telles que la dépression mais aussi très graves comme peuvent l’être par exemple la maladie de Parkinson, la schizophrénie, les ulcères, l’hypertension etc. Il  existe aujourd’hui un certain nombre de maladies où les médicaments, fruits de la recherche la plus sophistiquée, ne battent des pilules inertes simplement sucrées associées au discours rassurant d’un médecin attentionné.


Un nombre croissant d’études tentent aujourd’hui de comprendre ce qu’est l’effet Placebo qui, indubitablement, donne des résultats probants et peut, s’il est bien compris, servir aux médecins à renforcer notablement la puissance des traitements qu’ils prescrivent , être un formidable catalyseur vers la guérison.


Les études psychiatriques ont montré que l’empathie du médecin pouvait avoir plus d’effet sur les Patients que le contenu même du traitement.  On a aussi découvert en faisant des statistiques sur de longues périodes que les performances des traitements pouvaient être très variables en fonction du « lieu », « de la culture » (pays etc…) où ils étaient administrés et que l’effet Placebo pouvait en quelque sorte apparaitre comme « contagieux »…


Le problème des études relatives à l’effet Placebo est que celui-ci est souvent considéré comme un aspect uniquement psychologique relatif à la suggestibilité, à la crédulité du Patient, plutôt que comme un véritable phénomène physiologique qui pourrait être utilisé sciemment, stratégiquement, dans des buts thérapeutiques.


Depuis près de 15 ans, des études ont été conduites pour justement démontre que l’effet Placebo entrainait en fait des réponses physiologiques réelles dans le corps et pouvait activer des composés internes très variés tels que les opioïdes  qui peuvent soulager la douleur, réguler le cœur et la respiration. C’est aussi le cas de l’activation de la dopamine qui peut améliorer le fonctionnement moteur dans le cas de la maladie de Parkinson. Des mécanismes physiologiques tels que ceux-ci peuvent aussi  être à l’œuvre concernant  l’humeur, les capacités d’apprentissage, les troubles digestifs, l’insomnie, la régulation des hormones liées au stress comme l’insuline ou le cortisol. Nous disposons dans notre corps d’une  véritable « usine pharmaceutique » pouvant générer « à la demande » ses propres médicaments de façon endogène. Encore faut-il savoir comment cette demande – l’effet Placebo - peut être correctement activée.


Des études faites sur des patients souffrant de douleurs chroniques ont montré que ceux présentant aussi des déficits de capacité à prédire l’avenir (Alzheimer etc…) étaient moins réceptifs aux effets Placebo car incapable de « projeter » les bénéfices de leur traitement, de les anticiper. L’effet Placebo semble donc fortement corrélé à la possibilité de pouvoir « anticiper » un mieux-être. De façon opposée, le développement d’une « attente  vers un état dégradé » peut entrainer le Patient vers des conséquences dramatiques (effet nocebo).


Concernant la douleur par exemple, il est apparait que l’attente à la douleur crée la douleur et que la croyance de la disparition de la douleur entraine une baisse notable de la douleur. Ce sont les mêmes mécanismes qui sont à l’œuvre.  En d’autres termes, l’effet Placebo aide à guérir en « pénétrant » (hacking) la capacité de l’esprit à prédire le futur, en y introduisant l’espoir de guérison comme un germe.

 

Nous passons notre temps à « évaluer » ce qui se passe autour de nous pour améliorer nos prévisions, notre destin : le ton de la voix du médecin quand il fait son diagnostique, sa poignée de main, son attitude, les états des patients souffrant de la même chose et les guérisons avérées, les bénéfices constatés d’un médicament par rapport à  d’autres etc… sont de véritables déclencheurs d’effet Placebo.  Les chercheurs appellent ces aspects sociaux du traitement, le rituel thérapeutique. Et il s’avère extrêmement important à l’étude.


De plus, les Patients qui bénéficient de l’attention la plus grande de la part des médecins – discussion, réponse aux questions, attention, confiance dans le traitement – obtiennent les meilleurs résultats en terme d’effet Placebo.


D’autres constatations sont assez intéressantes : Dans certains pays, les placebos et médicaments ont beaucoup moins de succès sur les Patients que dans d’autres. Car une grande part de la population trouve « commun, normal » de souffrir par exemple d’hypertension.


Les couleurs de médicaments Placebo peuvent aussi avoir des connotations culturelles et produire des effets différents selon la géographie, être associés à des croyances  etc…  La publicité médicamenteuse, elle aussi, a un impact de plus en plus puissant en suggérant aux Patients  des situations de « mieux-être » dans leur  vie courante.


 Le Placebo remet  donc la Relation Patient-Thérapeute à l’honneur et démontre à quel point une « bonne relation »  associée à une espérance renforcée en la guérison proche ou en cours peut être puissante.


 

Nota : ce post est en partie un résumé d'article paru dans le magazine Wired "Placebos are getting more effective. Drugmakers are desperate to know why" de Steve Silberman. Merci.

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 14:55

Nota : La première partie de cet article doit grandement à l'étude menée aux USA par Laurence Kirmayer sur la Diversité Culturelle des pratiques de Guérison.

 

Il existe une grande diversité de pratiques de guérisons à travers le monde. Celles ci impliquent souvent une approche physiologique (parfois seule comme dans la médecine biologique moderne) et/ou des pratiques symboliques d'autre part.

 

Il est apparu (que ce soit sous la forme des nombreux témoignages émanant des différentes cultures, que de la part des recherches scientifiques récentes sur l'effet Placebo) que ces pratiques symboliques ont des effets psychologiques, sociaux et physiologiques sur les Patients.

 

Il demeure encore difficile de savoir "comment" le travail symbolique effectué par un Guérisseur peut avoir un effet sur le mieux-être et la physiologie d'un "malade" et différentes théories tentent aujourd'hui une explication.

 

La théorie de la Métaphore, utilisée dans les Sciences Cognitives, offre une approche intéressante en expliquant comment une expérience est traduite, se transforme, à travers différents niveaux ayant chacun leur "langage propre" : sensoriels, émotionnels et de signification (sens).

 

L'étude de différents systèmes de soins à travers le monde (Etude de Jérôme Franck "Persuasion & Healing") propose un modèle universel du soin en détaillant les éléments principaux qui le compose :


  • Théorie de la cause du mal avec Théorie de Résolution (Métaphore de la Guérison)
  • Rôles respectifs du Guérisseur et du Malade
  • Lieu et Temps propres au Rituel
  • Actions symboliques et/ou actions physiologiques
  • Attentes et croyances concernant ce que "doit être" la guérison

 

La Guérison implique une logique de transformation de la maladie vers la "bien-portance" et les différentes pratiques de guérison incluent :


  • Diagnostic ou divination pour établir les causes et conséquences de la maladie et les placer au sein d'un système d'interprétation/calssification permettant de choisir le soin approprié à la maladie en question.
  • Usage de médicaments, drogues, fumées, baumes
    • injectés, ingérés, inhalés, frottés etc... vers l'intérieur du corps
  • Méthodes pour "faire sortir" des choses du corps
    • Purges, saignées, sudation, chirurgie etc.
  • Utilisation de Rituels, Cérémonies, Appareillages, Costumes etc...
  • Implication dans le Rituel, du Patient, du Guérisseur, seuls ou les deux en même temps, éventuellement d'une communauté.

 

Au coeur de la pratique de guérison se trouvent des transformations métaphoriques de l'expérience vécue qui permettent de passer progressivement du "sentiment d'être malade" au "sentiment d'être guérit" ou "sur le chemin de la guérison".  Il peut aussi s'agir d'un changement quasiment identitaire passant la personne du statut de "malade" au statut de "guérit" avec une perception sociale différente au sein d'un groupe.

 

Une classification intéressante des systèmes médicaux a été effectuée par Young (Internalizing and externalizing medical belief systems) qui les a différenciés en deux catégories, "internes" et "externes" :

 

  • Les systèmes internes localisent les causes et la résolution "à l'intérieur" du malade. Les causes doivent être neutralisées, détruites ou enlevées (toxines, toxiques, germes, mémoires traumatiques, esprits, parties de soi etc...). Quelque chose peut "manquer" à l'intérieur et il importe alors de le compléter (vitamine, sang, énergie vitale, ressources...). Quelque chose peut aussi être déséquilibré (souffle, fluides, ying/yang...).


  • Les systèmes externes localisent l'origine du "mal" et la résolution "en dehors" de l'individu. Et les actions symboliques de guérison sont interpersonnels, sociaux, spirituels. Par exemple la guérison chrétienne pense que le "mal" vient du "péché" et correspond à une forme de punition venant de l'extérieur.

 

 

Dans la médecine moderne biologique il y a une forte distance, considération,qui demeure entre l'action physique, prédominante, et l'action psychologique ou symbolique, négligée. Aujourd'hui, la recherche sur l'effet Placebo montre pourtant que les stimulis symboliques, les attitudes psychologiques, le renforcement de l'attente croyante ont des effets physiologiques importants, un rôle non négligeable dans le processus de Guérison. Ce fait est accepté. Le problème scientifique demeure encore de comprendre "comment" cela se fait et comment un mouvement narratif et de représentation symbolique d'un "changement" peuvent avoir un impact réel sur l'expérience du corps, sur la physiologie.

 

 

La théorie de la métaphore (Lakoff & Johnson : Philosophy in the flesh : The embodied Mind and its Challenge to Western Thought) inscrit les représentations symboliques dans le corps. C'est à dire que des concepts qui peuvent sembler abstraits et distants (dans l'esprit) seraient en fait beaucoup plus en relation avec le corps que ce que nous pensons au premier abord. La manipulation symbolique (langage, histoire, rituel) pourrait donc par le biais des sensations/émotions associées, être réparatrice à un niveau physiologique.


 


 

En ce qui concerne ma pratique de l'hypnose éricksonienne, ces considérations renforcent ma conviction concernant la pertinence de :


 

- la structure formelle des  processus de guérison majeurs utilisés en ce domaine (trauma, phobies) etc..., qui s'appuient sur un modèle de Guérison Interne dont le mouvement narratif part de "L'état de malade" vers celui de "Guérit" ou "En voie d'être guérit". Ce modèle fait appel  à un concept, une entité interne importante appelée "Inconscient" (et qui correspond ici  à "ce qui n'est pas conscient") ou encore à des entités composant la personnalité du Patient, éventuellement des Parties du Corps.

 

Le présupposé de ce modèle est que "L'inconscient" est très puissant, potent, et peut, si on s'adresse respectueusement et négocie correctement avec lui, ramener le Patient (dont le conscient "n'écoutait pas" ou "s'y prenait mal") vers la Guérison. L'autre présupposé est que "Le Conscient" doit "laisser faire sagement le travail" et que ceci peut être accomplit au moyen de l'état de transe hypnotique durant laquelle le "Conscient" est un spectateur passif et confiant assistant à l'opération en laissant faire le travail à l'Inconscient. 

 

Ce modèle prend pour moi souvent la signification d'une "réconciliation" entre le "Conscient" du malade et de "L'inconscient" ou "le Corps" qui ont été malmenés. Toutes les "parties" veulent tous bien faire (intention positive) mais ont été "bloquées" à un moment, désynchronisées, par une réaction utile à une certaine époque mais devenue aujourd'hui habitude inadaptée. Le problème présupposé peut aussi être le résultat d'un manque de communication entre le Conscient et l'Inconscient. Un dialogue réparateur est alors ré-instauré par un médiateur c'est à dire l'hypnothérapeute, qui va permettre le contact les différentes parties composant la personne, les amèner à dialoguer, à travailler ensemble, pour retrouver une solution menant vers un  équilibre plus global, une meilleure adaptation au monde.


 

- L'importance du rituel qui se manifeste dans :


  • L'aspect spectaculaire de l'induction
  • Le caractère inhabituel de ce qui se passe (Lieux, Conscience du Temps, Sensations) en transe.
  • L'état "différent" à l'état de conscience habituel induit par la transe.
  • La façon de parler - avec déférence - à des entités symboliques internes considérées comme toutes-puissantes mais potentiellement rétives ("Inconscient"). 

 

- La prise de conscience de l'importance du phénomène PLACEBO qui :


  • Peut-être renforcé par l'attitude positive du thérapeute et croyante en la possibilité de guérison du Patient.
  • Le renforcement (notamment lors de l'Anamnèse et des suggestions post-hypnotiques) de la Croyance du Patient en sa propre guérison.

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