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25 septembre 2011 7 25 /09 /septembre /2011 22:03

Dans sa fable Alice au pays des merveilles, Lewis Caroll (1865 / 1962) raconte l’histoire d’une course étrange qui a été organisée pour que les animaux, mouillés par les larmes d’Alice, puissent se sécher.

 

Ceux-ci ont couru alors, de façon désordonnée et dans toutes les directions, sans qu’il n’y ait de ligne de départ ou de ligne d’arrivée. Rapidement la course s’est terminée et il a été demandé à l’oiseau Dodo de déterminer qui avait gagné. Il s’est alors exclamé, dans un jugement rendu fameux : «  Tout le monde a gagné, tout le monde doit avoir un cadeau ». Cette histoire agrémentée de cette tirade amusante a été reprise comme métaphore de la pratique thérapeutique et de ses bénéfices.

 

En effet, différentes études – dont celle notable de Saul Rosenzweig – ont démontré que toutes les formes de psychothérapies, indépendamment de la technique et des modèles sur lesquelles elle s’appuient, sont bénéfiques aux patients.  Le bénéfice d’une thérapie pour les dépressifs sont par exemple au moins, si ce n’est plus, utiles que que la prise d’antidépresseurs.

 

Le point curieux est qu’il n’y a pas eu démonstration de la suprématie, ou même de l’avantage d’une pratique thérapeutique particulière par rapport aux autres.  D’où la qualification de ces études comme « Verdict du Dodo » ; tout le monde a gagné des bénéfices en suivant une thérapie quelle que soit sa course à la guérison mais il n'y a pas de vainqueur...

 

Ce verdict amène donc à se poser la question suivante : « Quels sont les facteurs de succès communs à tous les types de thérapies ? ».  Un certain nombre d’études ont montré que quatre facteurs sont communs et importants, classés par ordre décroissant, dans la pratique thérapeutique :


 

Ces quatre facteurs seront développés dans les articles suivants, avec comme but, de dire ce qui doit être développé, encouragé par le thérapeute lors d’une thérapie et aussi de dire ce que doit être de façon générale, l’attitude du thérapeute dans une thérapie pour favoriser ces quatre facteurs de succès.

 

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30 décembre 2010 4 30 /12 /décembre /2010 14:44

Ci-dessous le résumé d'un livre assez intéressant pour qui veut développer sa compréhension de la construction des histoires (métaphores) à visées thérapeutiques.

 

Le titre complet du livre est « Le Pouvoir des histoires thérapeutiques – L’hypnose éricksonienne dans la guérison des traumatismes psychiques », de Evelyne Josse. Il est paru aux Editions La Meridienne – Desclée De Brouwer (je l'ai acheté à la Fnac). 

 

Evelyne Josse est psychologue, psychothérapeute en hypnose éricksonienne, thérapies brèves, et EMDR et vit et exerce en Belgique ainsi qu’à travers le monde pour des organismes à vocation humanitaire (notamment Médecins sans frontières). Elle travaille aussi en qualité d’expert en hypnose judiciaire pour la justice belge.

 

Son ouvrage traite de la construction des histoires à vocation thérapeutique et de leurs applications pour soigner des traumatismes psychiques (accidents, attentats, catastrophes naturelles, viols etc…). 

 

Le livre est composé de deux parties, l’une théorique, l’autre pratique.

 

La première est assez courte (une trentaine de pages), et détaille les opérateurs conférant un pouvoir thérapeutique aux histoires, notamment la métonymie et la métaphore. Un parallèle est fait avec les mécanismes d’élaboration des rêves (contenu latent et manifeste, condensation, déplacement, figurabilité, élaboration secondaire).

 

La deuxième partie est composée de huit chapitres retranscrivant chacun :

  • le script intégral (induction et terminaison comprises) des séances d'hypnose,
  • un commentaire de texte très détaillé et lisible de la séance expliquant chacune des techniques employées, aussi bien lors des phases d’induction, que d’histoire métaphorique proprement dite, et de terminaison.  

 

A mon sens, la richesse de ce livre bien écrit se trouve dans ces analyses de séances, commentaires de texte, où tout praticien peut retrouver et "réviser" un grand nombre de techniques apprises. Je citerai entre autres choses, de nombreux exemples de phrases dissociatives (corps-esprit, conscient-inconscient etc…) , des façons intéressantes de « marquer » le début des séances pour faciliter les ré-inductions, de beaux exemples de truismes, de yes-set, de phrases et d'appositions de contraires favorisant la confusion, des curiosités tels que les « hypallages » (ça c’est pour les collectionneurs ;-) ), d'homophonies, des chaines associatives positives ainsi que des exemples utiles pour approfondir les transes, des suggestions par absence de citation, post-hypnotiques etc….

 

L’architecture de ces métaphores est assez simple et probablement moins « sophistiquée » que ce qui peut être documenté ou appris par ailleurs (Je pense en particulier à l’incorporation de structures PNL telles que le recadrage, la transformation hypnotique intérieure etc… comme ossature de l’histoire), et le saupoudrage etc...
Ici il est question assez simplement d'inductions, de phases de « pacing » où le patient peut entrer en résonance forte avec ce qui est raconté car il y a une validation forte de son vécu, de sa situation , ensuite de « leading » où l’histoire prend un tour propre à semer des idées nouvelles, puis de phase de terminaison avec des suggestions post-hypnotiques.

 

Les histoires métaphoriques utilisées par l’auteur sont conçues pour des traumatismes importants et Evelyne Josse explique au lecteur les différentes étapes du processus de guérison traumatique.
Elle distingue la phase de « figement » où le traumatisme provoque un télescopage nuisible dans le temps qui fait que la perspective linéaire habituelle est brisée , rythmée par le retour intrusif du passé sous forme de réminiscences (flash back, cauchemars, ruminations, phénomènes moteurs , conduites de répétitions, fuites etc…), puis vient après stabilisation la phase « d’espérance » où les patients entrevoient un changement de leur situation, ensuite la phase de « préparation au changement », enfin la phase de « l’action ».  

 

Les métaphores développées par Evelyne Josse, le sont plus particulièrement pour les deux premières phases de guérison des traumatismes, à savoir les phases de « figement » et « d’espérance » (Nota Bene : je reprends dans ce résumé la terminologie développée par l’auteur, ne sachant pas si cette terminologie est utilisée par ailleurs ).

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