Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 21:07

Les patients sont souvent considérés par les thérapeutes comme porteurs de messages inconsistants, artisans malades de leurs résistances et cibles essentielles d’une intervention technique toute puissante consistant à combattre une entité externe : la maladie.  Le patient est très rarement considéré comme le chef d’orchestre potentiel de son propre changement, de sa guérison. Des études récentes (Duncan & Miller, 2000) montrent pourtant que le Patient est le plus important contributeur aux résultats d'une psychothérapie avec tout ce qu’il peut amener avec lui : ses ressources propres, comme la persistance, l’ouverture d’esprit, la curiosité, la foi, mais aussi son environnement, un grand frère aimant ou une communauté religieuse par exemple. Tous les facteurs faisant partie intégrante de la vie du client peuvent être utiles. Les événements qu’il a aussi vécu ou qu’il va vivre durant la thérapie – une rencontre particulière, une crise, une interaction créatrice de nouvelles possibilités (sérendipité).  

 

La plupart des thérapies mettent essentiellement en valeur la contribution du thérapeute, le présentant comme un expert, sachant. Mais quand on examine de plus près le « verdict du Dodo » selon lequel les résultats sont à peu près équivalents quels que soit la technique et ne sont pas si dépendants que cela de l’expérience même du thérapeute, qu’il soit un professionnel diplômé ou simplement un para-professionnel d’obédience contestée par l’établishment, débutant ou non, on comprend mieux que ce qui explique ce lissage des résultats soit un facteur commun particulièrement important et sous estimé : l’aptitude même du Patient et son pouvoir personnel de résilience, ses ressources propres. Le moteur essentiel du changement est le patient lui-même. Le thérapeute, et la relation thérapeutique sont souvent un « coup de pouce » initial qui va pouvoir aider à démarrer une réaction de changement en chaine et la suivre.  Le thérapeute peut par sa sagacité, sa formulation pertinente de la situation du  Patient, ou sa provocation impressionnante,   l’aider à démarrer son changement.  


Il est donc recommandé au thérapeute d’écouter le client, de le prendre au sérieux et de faire attention à ce qu’il apporte avec lui pour pouvoir utiliser au mieux ses ressources propres. Certainement aussi le responsabiliser dans le processus de guérison en l'en faisant acteur principal. S'appropriant ensuite les résultats pour mieux s'affranchir de la dette potentielle et oublier ainsi le thérapeute en même temps que les problèmes, relégués au passé. 

Les thérapeutes ont longtemps eu tendance à classer les patients,  en monstres pathologiques ou marionnettes impuissantes guidées par leur inconscient.  Le thérapeute omnipotent quand à lui avait le beau rôle; posant le diagnostique tel Docteur House et administrant doctement un protocole scientifique, de traitements validés,  à son Patient incapable, le sauvant des affres de la maladie mentale.

 

Le facteur commun essentiel à toutes les thérapies, qui est le pouvoir du Client à guérir grâce à sa mobilisation personnelle, est particulièrement important et devrait encourager les thérapeutes à le faire participer, le responsabiliser à sa propre guérison. Et le thérapeute devrait, concernant les désordres psychologiques, ne pas donner une trop grande importance à ce que les anglo-saxons appellent les cinq Ds qui classent le malade (Diagnosis, Deficits, Disorders, Diseases, Dysfunctions). 

 

Ce n’est donc pas sur le besoin du patient supposé par le thérapeute qu’il faut se focaliser mais sur les moyens de mobiliser ses ressources propres ou celles de son entourage dans l’atteinte des objectifs qu’il se fixe. Trouver des incitations à sa participation active à son changement.

Partager cet article

Repost0

commentaires

Créer un blog gratuit sur overblog.com - Contact - CGU -