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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 18:45

ONIRISME - Rêve

 

 

 

Qu’est ce que la vie ? Un délire. Qu’est ce que la vie ? une ombre, une illusion ; et le plus grand des biens ne compte guère. Oui, toute la vie est un songe ; et les songes eux-mêmes, que sont-ils ? Songe !  Calderon de la Barca.


 

Réflexions et expérience :  

 

Quel est "l'intérêt" du rêve ? Je crois que le corps dispose d'un certain nombre d'états propices à une plus grande possibilité de "configuration, reconfiguration". C'est probablement le cas du rêve et de l'EMC (Etat Modifié de Conscience / Transe) qui permettent d'imaginer des événements comme s'ils étaient réellement "vécus" en mode associé, c'est à dire avec le corps. Et cela permet probablement d'un point de vue physique une plus grande possibilité de transformer nos connexions neuronales, en perpétuelles recherches adaptatives, d'obtenir une plus grande plasticité pour engrammer des possibles et leurs émotions associées.  

 

Je suis actuellement (article écrit en 2008) dans une période d'intérêt assez "darwinienne" et opportune puisqu'on  fête le bicentenaire de la naissance du grand homme, et les cent cinquante ans de son livre phare, « l’origine des espèces ». Et cela crée un tropisme qui fait que tout ce que je lis ou entends actuellement n'est interprété (temporairement peut-être) qu'à l’aune du processus adaptatif de la sélection naturelle. Aujourd'hui, un courant de la recherche, s'intéresse pour comprendre tout état de chose à sa perspective évolutionniste. En des termes plus simples "si ça existe en quoi cela a-t-il bien pu servir dans le passé, et à quoi cela peut-il servir maintenant". Si l’on prend le rêve et que l’on applique alors ce mode de pensée cela donne : A quoi le rêve  a-t-il bien pu servir en des temps très reculés, préhominiens ou animaux, et à quoi cela sert-il aujourd'hui encore d'un point de vue adaptatif ? Quel est l’avantage concurrentiel du rêve ?  

 

Je n'ai encore rien lu là dessus, mais je pense que si le rêve existe chez l'humain (au même titre que la mémoire) c'est qu'il donne un avantage certain permettant de mieux s'adapter aux contraintes de cette réalité réelle (je précise réelle comme absolue, par opposition à la réalité construite propre à la construction spécifique de chacun (voir lettre B comme Brèves), de se nourrir de l'expérience acquise au passé pour mieux s'en servir à l'avenir, en créant des combinaisons riches, probables et improbables, en relation directe ou symbolique, sous forme d'images et de sensations qui permettent, comme dans le processus de futurisation hypnotique, par le seul fait d'avoir "vécu émotionnellement" les choses en mode associé d'y être mieux préparé, de mieux pouvoir les supporter au cas où elles se produiraient, où des formes événementielles similaires seraient rencontrées.

 

Il est beaucoup plus facile de faire un exercice quand on l’a déjà fait ou au moins quand on en a résolu un de forme identique. François Roustang dans « Qu’est ce que l’hypnose ? » fait un parallèle entre le rêve dans l’état de sommeil paradoxal et la transe qu’il qualifie d’état de « veille paradoxale ». Les deux états comportent d’après lui un grand nombre de similarités (immobilité du corps, désynchronisation de l’activité alpha, accentuation des artefacts oculaires suggérant un état hyper-vigile). Ces états sont des moyens d’accès à des réservoirs de possibles. Mais le traitement des types de « rêves » est fort différent. En sommeil paradoxal on subit son rêve alors qu’en veille paradoxale on peut s’introduire en lui, le prolonger, le diriger, le transformer. 

 

Le rêve, endormi ou éveillé, apparait comme un puissant moyen de refaçonner la réalité construite. Qui n’a jamais rencontré un problème quasi-insoluble à surmonter, conduit un intense travail de recherche conscient à l’état de veille en butant obstinément sur la ou les solutions, pour se réveiller le lendemain ou quelques jours après, avec une solution tellement évidente que le problème s’est quasiment dissout ?  

 

Dans ma pratique d’assistance et personnelle, l’hypnose me permet d’utiliser cette capacité à rêver – à des fins de futurisation ou de résolution émotionnelle (voir R comme Récapitulation Chamanique ou d’autres possibles à ce qui s’est déjà passé peuvent être rêvés et réintégrés comme expériences de résolution). La production maitrisée de l’activité onirique me parait être un puissant moyen pour améliorer toute notre capacité d’action pour mieux vivre le monde qui nous entoure.

 

L’interprétation des rêves me parait être une belle construction intellectuelle, utile comme modèle pour un possible travail métaphorique en état d’hypnose. Toute pratique doit pouvoir s’appuyer sur une symbolique, sur un système, sur un cadre. Mais il me semble, au même titre que ce qui se passe en hypnose, que le rêve lui-même n’ait pas vraiment besoin d’être expliqué de façon pertinente pour fonctionner et produire des effets.

 

L’explication sert pour moi à préparer le prochain travail onirique potentiel (en EMC ou durant le sommeil). Ce qui compte au final c’est qu’une séquence émotionnelle utile et résolutoire (au sens adaptatif) survienne dans un état de malléabilité émotionnelle forte que ce soit en état de sommeil ou en état de veille paradoxale.

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