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9 juillet 2010 5 09 /07 /juillet /2010 22:46

JEUX 

 

On peut en savoir plus sur quelqu’un en une heure de jeu qu’en une année de conversation - Platon

 

Le Jeu est un phénomène naturel et spontané, indispensable au développement du jeune enfant.   Les jeunes mammifères le pratiquent dès le plus jeune âge. Il sert à développer la motricité et les capacités cognitives, intellectuelles. Il est souvent associé aux  notions de plaisir, de gratuité, de réversibilité (jouer ne prête pas à conséquence). Il est un lieu, un espace-temps d’expérimentation possible dans lequel, et en toute sécurité, vont pouvoir s’inventer et être testées de nouvelles possibilités, de nouvelles situations.

 

En copiant le monde des adultes ou en laissant libre cours à sa créativité dans le jeu, l’enfant va peu à peu comprendre et s’adapter au monde. De plus le jeu va permettre à l’enfant de résoudre ses conflits psychiques – ainsi un petit garçon qui craindrait la force d’un autre à l’école pourra mettre face à face deux nounours qui s’affrontent lors d’une violente bataille de laquelle il pourra ressortir vainqueur – etc. Le psychanalyste anglais D. Winnicott (auteur de Jeux et Réalité) explique que le Jeu s’inscrit dans une aire transitionnelle qui n’est ni vraiment l’intérieur subjectif ni le monde extérieur. Des éléments du vécu personnel se jouent à la proximité du réel. Le jeu, espace transitionnel, serait essentiel à cette compréhension et maitrise du réel.

 

Durant mon apprentissage un grand nombre d’exercices, de techniques transmises m’ont paru être des jeux.  Leur dénomination était souvent ludique : ainsi du SCORE, du SWISH ou du CARRE MAGIQUE. Dans le carré magique, l’appel à des compagnons imaginaires tels que le GUIDE ou l’AMI renforçaient encore l’aspect plaisant de jeu de rôle. Le parallèle entre les pratiques proposées et le Jeu m’a paru évident lorsqu’il était proposé durant ces exercices « de ne pas prendre de problème sérieux et réel mais éventuellement d’en inventer pour s’entrainer ».

 

Ainsi, lors de mon apprentissage à la technique SCORE, ma partenaire m’indiqua en rigolant qu’elle avait peur des crocodiles bleus au cirque. M’appliquant à bien respecter les diverses étapes de la technique, je fus très surpris de voir que rapidement, et contre toute attente, en dessous du symptôme farfelu énoncé, émergeaient des problématiques et des besoins de ressources bien réels. Le caractère ludique autorisait plus facilement un « lâcher-prise » et une expression spontanée des émotions et besoins véritables, indépendants de la teneur de l’énoncé préalable. De façon inattendue apparaissait sous le masque du Jeu un vrai Je, mis à nu.

 

L’hypnose m’apparait souvent comme un Jeu à deux joueurs dont l’un incite l’autre à « être spontané ». Là, surgit le paradoxe connu du double-bind (on ne peut être spontané face l’injonction  « soit spontané !»), impossible à résoudre de façon consciente mais que la transe de l’hypnose permet, car elle  est propre à réunir les contraires, à s’affranchir des oppositions construites par le cerveau logique, et à résoudre les paradoxes. En Etat Modifié de Conscience peuvent se jouer en toute sécurité des possibles affranchis des limites contraintes de la réalité consciente. Qu’il s’agisse de facteurs physiques, sociaux ou émotionnels. Le caractère réversible de ce qui se joue en hypnose permet de créer et tester de nouvelles solutions, d’éprouver des séquences émotionnelles réparatrices ou des émotions utiles à une meilleure adaptation au monde.

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